IRIBE (Paul). La mort de Circé ou la revanche... - Lot 141 - Kâ-Mondo

IRIBE (Paul). La mort de Circé ou la revanche du cochon. Paris, François Bernouard, 1928. In-folio, [3]ff., 12 planches, l'ensemble monté sur onglets, broché, couverture imprimée de l'éditeur (dos factice, couverture salie. Petites déchirures sans manques à quelques planches au niveau des collages). Tirage comprenant une suite des 12 magnifiques compositions de Paul Iribe. Un des 2 000 exemplaires avec les illustrations sur papier pelure contrecollées ; celui-ci, non justifié, porte le tampon d'Iribe indiquant " hommage de l'auteur ". Cet ouvrage étonnant comporte plusieurs critiques de la part de l'illustrateur Paul Iribe (1883-1935) : la première d'entre elles est une charge contre le cubisme, manifeste dès la première planche qui figure la mort, " regrettable d'ailleurs ", de la magicienne Circé, qui avait métamorphosé les compagnons d'Ulysse en pourceaux. " Circé incarne pour Iribe la ligne courbe et l'esthétique fin-de-siècle au sein de laquelle il fit oeuvre, le cochon l'expansion déraisonnée de la géométrie et du cubisme qu'il abhorre " ; l'album est par ailleurs dédié " A Sircé ". Réalisé au retour des États-Unis, La mort de Circé sonne également le glas de l'aventure hollywoodienne et de la collaboration avec le réalisateur Cecil B. DeMille ; Iribe démontre son ressentiment à l'égard des américains et mais également, tel Ulysse qui rentre de son Odyssée malheureuse, à bord du paquebot " l'Île est Vilaine "- comprendre Manhattan - envers sa Pénélope qu'il retrouve endormie auprès de son amant. (Paul Iribe, précurseur de l'art déco, Mairie de Paris, Bibliothèque Fornay, Hôtel de Sens, 1983, n° 265. Mythes de la décadence sous la direction d'Alain Montandaon, PU Blaise Pascal, 2001, pp. 119-120).